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"Un nouveau départ pour la SVUP"

22.11.2017

Président de la Société vaudoise d’utilité publique (SVUP) depuis 2014, Tristan Gratier revient sur la nouvelle identité « Utilité Publique Vaud » et explique quel rôle veut jouer l’organisation ces prochaines années.

Pourquoi avoir décidé d’entreprendre un travail de fond sur l’identité et la mission de la SVUP ?

La Société vaudoise d’utilité publique est une institution fantastique, créée par Frédéric-César de la Harpe en 1826. La population vaudoise lui doit beaucoup, car elle a été l’origine de la création de nombreuses organisations et prestations  sociales  dans le canton. Mais depuis plusieurs années, elle se cherchait clairement un nouveau souffle.  Le comité a ressenti le besoin de tout remettre à plat et de réfléchir à comment continuer à servir la population vaudoise, ou en d’autres termes, à comment être d’utilité publique au début de ce 3e millénaire.

Qu’est-ce qui va changer ?

Nous voulons revenir aux fondamentaux, à la raison d’être de notre organisation, qui est de favoriser l’innovation sociale, soit le développement de nouvelles prestations par des organisations privées en faveur de la population vaudoise.  Bien sûr, l’Etat social s’est considérablement développé au cours des derniers siècles.  On ne meurt aujourd’hui pas de faim dans notre canton et chacun a un toit et accès à des services médicaux ou sociaux de base. Mais le monde moderne n’est pas non plus tendre avec la population et l’Etat ne peut pas tout faire. C’est là que nous pensons avoir une utilité. Aider à développer de nouvelles prestations dans des interstices délaissés ou des nouveaux domaines  dans lesquels l’Etat est peu ou pas encore présent. 

Notre association a une grande force, elle réunit des organismes qui disposent collectivement d’un grand savoir-faire dans le développement de prestations sociales utiles et efficaces. Nous voulons mieux utiliser cette expérience et la mettre au service de l’innovation.

Concrètement, quelles actions allez-vous développer ?

Il y a deux axes principaux. D’abord, comme ces dernières décennies, notre but reste d’aider nos membres à faire leur travail social auprès de la population. Nous voulons à la fois nous développer comme plateforme d’échanges professionnels, afin de favoriser les bonnes pratiques, et aider nos membres à plus facilement entrer en contact avec les milieux privés qui financent tout ou partie de  leurs prestations. C’est certes difficile de chercher des fonds, mais c’est aussi parfois difficile pour les milieux privés d’identifier les associations à soutenir. 

Pour les entreprises, fondations ou personnes qui veulent soutenir le social, mais qui ne savent pas quelle organisation choisir, nous voulons aussi mieux nous positionner à cet égard comme un point d’entrée. Soutenir la SVUP, c’est soutenir d’un seul coup tous nos membres, puisque la majorité des fonds récoltés leur est ensuite reversée.

Et le deuxième axe ?

C’est de lui de la promotion de l’innovation sociale. En 2018, sur le modèle des pépinières économiques, nous lancerons une pépinière d’utilité publique, la pépinière « UP » !  qui visera à sélectionner, soutenir financièrement et accompagner des projets novateurs dans le domaine social. Que ce soit au niveau communal, régional ou cantonal, il reste incontestablement encore beaucoup à faire. D'autant plus que la révolution numérique ou le vieillissement de la population auxquels nous assistons pourraient remettre en question dans le futur des formes de solidarité que nous considérions comme acquises. Il y aura sans doute aussi de nouveaux besoins, et donc des expériences à tenter, des initiatives à soutenir. 

Nous pensons que le monde associatif privé à but social aura un rôle important à jouer. Utilité Publique Vaud, veut « aider à aider », comme l’affirme notre nouvelle signature et comme la Société vaudoise d’utilité publique l’a toujours fait. Notre but n’est pas de nous substituer aux acteurs de terrain, mais de les aider à se développer, pour le bien de la population vaudoise d’aujourd’hui et demain.


Crédits Photo: Rainer Sohlbank